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Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux, louange à Allah, et paix et bénédiction sur Son messager.
L’épisode d’aujourd’hui traite d’un sujet très grave et très important, un monstre qui menace nos pays, nos familles et dévore nos petits. Il transforme l’atmosphère paisible de nos foyers en champs de batailles. De paradis terrestres pleins de joie, nos maisons s’emplissent de larmes et de disputes.
Nous traitons aujourd’hui de la toxicomanie qui accable dix millions de nos jeunes gens arabes. Dix millions qui sont tombés dans ce gouffre l’un après l’autre sans que personne n’ait pu les en empêcher. Il y a sûrement une défectuosité quelque part mais nous ne sommes pas là pour réformer la société et dire qu’il faut pousser ces jeunes à se choisir un but dans la vie, à devenir productifs et à renforcer leur foi. Nous voulons tout simplement éviter aux autres jeunes d’y tomber. Nous sentons une grande tristesse non seulement pour ces dix millions de jeunes perdus mais pour tous les autres qui courent inévitablement à leur suite et, aujourd’hui, nous nous adressons surtout à ces derniers.
Ce que nous allons dire concerne les jeunes gens et les jeunes filles qui n’ont pas encore goûté aux drogues et tous les parents des toxicomanes ou des autres ? Nous ne nous adressons pas aux drogués parce que nos mots aujourd’hui ne peuvent être compris que par les têtes encore lucides. Les toxicomanes eux se sont barricadés dans un monde illusoire pour se justifier et ne pas aller au suicide.
Pour expliquer mon idée, je veux dire tout d’abord qu’Allah a créé l’être humain avec un tempérament naturellement équilibré. Il sent la joie et le bonheur avec une certaine intensité à plafond fixe. Nos cerveaux comprennent des cellules propres à la jouissance qui ne peuvent donner cette sensation à une intensité de plus de 60%. Allah en a décidé ainsi parce que la pleine jouissance à 100% causerait une addiction à cet état.
Le Prophète (BP sur lui) également nous apprend comment préserver cet équilibre, il dit : “Le croyant est étonnant! Tout ce qui lui arrive, lui est favorable. S'il lui arrive un bonheur, il remercie Allah et cela est bien pour lui ; s'il lui arrive un malheur, il se résigne et cela est bénéfique pour lui.” (Rapporté par Mouslim). Il nous a également conseillé de nous rappeler la mort : “Rappelez-vous la mort dans les moments de bonheur et dans les moments de malheur.” Dans le premier cas pour ne pas être surpris par le malheur qui arrivera inévitablement et dans le deuxième pour se consoler en sachant que le bonheur revient toujours.
Mais ce comportement ne convient pas à Satan, il veut prouver que l’être humain n’est pas digne d’être le vicaire d’Allah sur terre. Lorsqu’il avait été chassé du Paradis pour cause de sa jalousie d’Adam, il avait répliqué : “ …«Vois-Tu? Celui que Tu as honoré au-dessus de moi, si Tu me donnais du répit jusqu'au Jour de la Résurrection, j'éprouverai, certes, sa descendance excepté un petit nombre [parmi eux]».” (Al-'Isrâ' (Le Voyage Nocturne) : 62) et encore: “puis je les assaillerai de devant, de derrière, de leur droite et de leur gauche. Et, pour la plupart, Tu ne les trouveras pas reconnaissants.” (Al-'A`râf : 17). Comment va-t-il s’y prendre dans l’affaire des drogues ? Il va égarer les gens à ce sujet jusqu’à les mener au suicide.
Les jeunes doivent savoir que les drogues agissent sur l’intensité du tempérament que nous avons cité plus haut et rehausse son plafond d’une façon irréelle.
Voyons le trajet suivi par les drogués avec l’exemple de ce jeune homme qui assiste à une réunion de copains et va faire connaissance avec les drogues pour la première fois. Comme d’habitude, la tentation vient de la part des mauvais copains. Les parents n’ont pas prêté attention à ce genre de fêtes. Nous ne disons pas qu’ils devaient empêcher leur fils d’y aller mais le père n’est pas du genre vigilant et ne joue pas son rôle d’ami, il est le monstre qui fait peur. Le langage utilisé dans leur foyer n’est pas celui de la tendresse et de l’amour et la mère est de caractère insouciant.
Au cours de la réunion notre jeune homme goûte pour la première fois aux drogues. Il n’a pris qu’une petite dose mais son tempérament de jouissance a subi un changement. Il a découvert qu’il pouvait le manipuler de façon immédiate sans aucun effort. Le lendemain au réveil, il s’est retrouvé avec son tempérament neutre et se demande pourquoi toute cette guerre contre les drogues puisqu’il retrouve son naturel à la disparition de leur effet. Il se dit peut-être qu’il ne va plus recommencer mais cela n’arrive pas dans 99% des cas.
Une expérience a été faite à cet effet sur quarante personnes qui ont reçu chacune une dose d’une certaine drogue pour la première fois. 5% d’entre elles en devinrent dépendants. L’expérience fut répétée avec un autre genre de drogue sur les trente-cinq autres personnes. 5 % d’entre elles devinrent dépendantes de la nouvelle drogue. L’expérience fut répétée sur les personnes restantes avec à chaque fois un genre différent de drogue jusqu’à ce que les quarante personnes devinssent toxicomanes. Il s’avère donc par là que personne n’échappe au mauvais effet des drogues et que, selon le hasard, chacun de ceux qui osent les essayer trouvera un jour ou l’autre celle qui triomphera de lui.
Ainsi, avant toute chose, je dis aux jeunes : “Je vous conjure n’essayez jamais aucune drogue.” Par nature les jeunes aiment les découvertes mais, je vous supplie, pas dans ce domaine. La catastrophe survient au premier essai.
Après avoir goûté à la jouissance procurée par la drogue, le jeune se dit : “Pourquoi ne pas augmenter la dose pour en ressentir encore plus.” Et il continue alors à augmenter la dose jusqu’à ce qu’il se sente maître des niveaux du plafond de jouissance auquel il veut parvenir au moyen de la quantité qu’il prend.
Nous prions les jeunes gens de ne pas devenir des jouets dans les mains de Satan et nous prions également les parents de faire attention puisqu’une des causes essentielles de la toxicomanie est leur absence.
Après avoir commencé à jouer avec les doses de la drogue prise, notre jeune homme se lève un jour avec une forte migraine. Il a voulu changer la nature équilibrée dont Allah de par Sa sagesse l’a doté et il s’est trouvé sur le chemin à un point de non retour. C’est le début de la toxicomanie et la migraine qui devient un son de cloche familier. A ce stade, il commence à se donner des excuses pour la cause de la migraine et continue avec la drogue jusqu’au troisième stade du vrai toxicomane. Au deux premières phases il était récupérable mais, à ce point, il est pris dans les filets de la drogue. Il ne la prend plus pour éprouver de la jouissance mais pour essayer de redevenir normal. Il n’y arrive pas, il est pris dans le piège dressé par Satan. Nous supplions les jeunes de faire attention parce que déjà dix millions de personnes trompées par Satan y ont été pris.
Remarquez que les boissons alcoolisées sont aussi dangereuses que les drogues. Avec cela, nous voyons des annonces partout qui les vantent et incitent les jeunes à y goûter par la provocation, alors que le verset nous dit : “ … Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les flèches de divination ne sont qu'une abomination, œuvre du Diable. Ecartez-vous en, afin que vous réussissiez. *Le Diable ne veut que jeter parmi vous, à travers le vin et le jeu de hasard, l'inimitié et la haine, et vous détourner d'invoquer Allah et de la Salât. Allez-vous donc y mettre fin? " (Al-Mâ'ida (LA TABLE SERVIE) : 90, 91).
Le jeune homme dont nous suivons le trajet avec la drogue se trouve au troisième stade touché par une maladie mentale chronique. Il devient impotent, une loque humaine. Le Coran nous mentionne cette promesse de Satan : “Certes, je ne manquerai pas de les égarer, je leur donnerai de faux espoirs, je leur commanderai, et ils fendront les oreilles aux bestiaux; je leur commanderai, et ils altèreront la création d'Allah …” (An-Nisâ' (LES FEMMES) : 119). Ce dernier doit jubiler et se dire: “Voilà que je suis parvenu à égarer dix millions de jeunes dans la région de la terre qui a été le berceau des religions célestes.”
Maintenant, après que leur fils soit parvenu au troisième stade de la toxicomanie, les parents de notre jeune homme ont commencé à se réveiller. Le petit commence à donner des excuses psychologiques à son attitude, ses parents se disputent avec lui et le traitent de menteur, alors qu’en réalité il est réellement malade mentalement. Il vit dans l’illusion qu’il pourra changer et redevenir normal. A ce stade, il prend la drogue pour se soulager du mal psychologique qu’il sent en lui. Il ne lui reste plus que la dépression ou le suicide. Nous nous demandons où étaient ses parents et pourquoi ils ne viennent pas à son secours.
Nous avons également l’histoire d’un jeune homme d’une vingtaine d’années dont la vue donnait envie à tous les parents d’avoir un fils comme lui. Il paraissait viril et brave et semblait promettre de devenir un Salah Ad-Dine mais il a été contaminé par la maladie des drogues. En y goûtant, il pensait que c’était pour une fois et cela a naturellement continué. Il a passé par des tribulations et des situations douloureuses.
J’aimerais que les jeunes entendent cette histoire pour en apprendre une leçon, il va leur raconter son aventure avec la drogue après sa guérison. Avant de l’entendre, je veux souligner un des incidents les plus significatifs arrivés durant sa maladie.
Il a raconté et dit : “Au troisième et au quatrième stade de mon intoxication, je n’arrivais plus à vivre sans la drogue. Ce n’était plus pour éprouver de la jouissance mais juste pour m’évader de la douleur. Je connaissais tous les marchands de drogue sur les routes désertiques d’Ismailiya, Belbeiss et autres … Une fois j’ai été vers un de ces marchands et je n’avais pas assez d’argent sur moi, j’en avais déjà assez volé ou mendié à ma mère veuve. Le marchand ne voulait pas me donner la drogue sans avoir pris tout le montant. J’étais un garçon fort et musclé et j’ai pensé un instant la lui prendre par force. Sentant que j’allais le faire, il fit signe à un de ses compagnons qui me donna un coup avec la crosse d’un revolver et fit couler mon sang. Toute personne normale serait partie après cette humiliation tandis que moi je suis retourné vers lui, prêt à lui embrasser les pieds. Des filles qui se trouvaient là pour acheter de la drogue elles aussi eurent pitié de moi et me donnèrent de l’argent. J’ai pris l’argent que j’ai donné au marchand et je suis parti avec la drogue tout brisé à l’intérieur. Je sentais que j’étais descendu très bas. J’ai pris la drogue, j’ai arrêté un taxi où je suis monté tout épuisé par le besoin de la drogue qui me tiraillait et tout humilié par ce qui m’était arrivé. Je vis alors que le chauffeur du taxi revenait de là où j’étais avec sa dose de drogue. Pour notre malheur, la police nous arrêta et le chauffeur essaya de se disculper tandis que moi, arrivé là où j’en étais du dégoût de moi-même, je dis en détresse : “Oui, j’ai de la drogue avec moi, je vous prie de me mettre en prison pour en finir de ce calvaire.” L’officier de police surpris me dit : “Je ne vais rien te faire, pars. Mais tu dois me promettre d’aller te faire soigner.” C’était un officier respectable et admirable.
Dix millions de nos jeunes gens vivent des situations pareilles et nous ne faisons rien tout en sachant que ces malheurs naissent au sein de la famille. Voyons ce que ce jeune homme appelé Yasser, héros de l’incident que nous venons de raconter, va nous dire dans notre prochain épisode.